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De responsable des achats à sophrologue : témoignage de ma reconversion professionnelle.

Dernière mise à jour : 19 sept. 2022


De Responsable des Achats à Sophrologue Témoignage de ma reconversion professionnelle

La reconversion professionnelle : une tendance forte chez les salariés actuels.


49% des salariés en France sont concernés par la reconversion professionnelle (voir sondage https://academy.visiplus.com/infographie-actifs-et-reconversion-pro) : certains ont déjà changé de métier, d’autres sont en cours de reconversion ou ont ce projet à court terme. Ce chiffre est impressionnant ! Ces Français sont majoritairement des jeunes de moins de 35 ans, des demandeurs d’emploi et des actifs des secteurs en difficulté, notamment ceux touchés par la crise sanitaire. Ils ont choisi de se reconvertir pour 3 raisons majeures :

  • le manque de sens dans leur travail (voir l’ennui),

  • les mauvaises conditions de travail (pression, contraintes fortes),

  • et les problèmes de santé (burn-out, dépression, stress notamment).

Je fais partie de ces Français qui ont profité de leur 40ème année pour donner une nouvelle direction à leur vie:. Pas très original donc, mais tellement salvateur ! Mon virage a été assez radical, de responsable des achats dans le secteur du Prêt-à-Porter féminin, je suis devenue… Sophrologue. Mais comment passe-t-on de responsable des achats à sophrologue ?


Un cheminement personnel qui passe par de nombreuses étapes.


Après mes études en école de commerce, je démarre ma vie professionnelle en région parisienne, dans les achats textiles : une formidable découverte, un univers passionnant, à la fois créatif et analytique, qui m’a tout de suite beaucoup plu. Un métier en centrale d’achats tourné vers l’international, des échanges avec des fournisseurs basés dans plusieurs continents, des voyages en Asie à la découverte de cultures différentes… La pression du résultat est là, mais je vis très bien cette période, je crée des liens forts avec mes collègues, je saisis les opportunités, bref je m’éclate !


J’évolue dans mon métier, je change de poste, de responsabilités, d’entreprise : petite boîte, puis entreprise à dimension internationale… Ma vie familiale évolue en parallèle : la famille s’agrandit d’une, deux, puis trois filles. Les “grains de sable” dans les rouages sont de plus en plus compliqués à gérer, mais je serre les dents. Je commence à être tiraillée entre l’envie de donner le meilleur de moi-même au bureau et d’être disponible pour l’équipe, et ma volonté d’être présente pour ma famille et de partager avec elle les moments du quotidien. La contrainte est là des deux côtés, j’ai l’impression de ne rien faire vraiment au maximum, de devoir me contenter d’une moitié de vie pro et d’une moitié de vie de maman. Je commence à remettre en question le sens de ma vie professionnelle : j’ai l’impression de sacrifier des moments importants de ma vie familiale pour des sujets qui me semblent de moins en moins pertinents, pour une recherche de croissance de chiffres d’affaires qui me paraît futile. Après toutes ces années à cent à l’heure, je me pose beaucoup de questions : pourquoi ce rythme, pourquoi ce job, pour qui, dans quel but ? La contrainte est trop forte, l’équilibre trop difficile à trouver, je ne prends plus de plaisir dans mon travail. J'ai besoin de changement.


Nous décidons avec mon conjoint de quitter la région parisienne, pour changer de vie, prendre un nouveau départ : nous quittons Paris, 2 enfants en bas âge et un bébé de six mois sous le bras, pour démarrer une nouvelle vie à Rennes. Adieu métro, boulot, dodo,…


Un nouveau cadre de vie, pour une nouvelle vie.


Ce changement de vie tient toutes ses promesses : une maison, une vie de village, des gens accueillants, un rythme moins stressant, un peu de temps pour moi. J’étudie la possibilité de me former à un nouveau métier, mais les formations ne sont pas adaptées, je ne peux pas me donner deux ans pour changer de voie… J’ai l’opportunité d’intégrer à nouveau une centrale d’achats textile. Malgré mon envie de changement d’univers professionnel, je saisis cette opportunité : c’est plus simple qu’une reconversion, et j’ai des compétences que je vais pouvoir mettre à profit. Je me lance dans ce nouveau challenge : je retrouve avec bonheur le travail en équipe et l’excitation d’un nouveau projet à construire. Je me donne à 100% dans ce nouveau job, mais mes doutes finissent par me rattraper. Le business est compliqué : il faut vendre plus, acheter moins cher, négocier et importer des produits de l’autre bout du monde… Je ne supporte plus cet écart qui se fait de plus en plus grand entre ma vie professionnelle et mes valeurs personnelles, je ne trouve plus de motivation pour mon travail, il n’a plus de sens à mes yeux. Je vis également des moments difficiles dans ma vie familiale, mes grands-parents nous quittent, je me rends compte comme il peut être difficile de vieillir, comme ça peut faire peur, comme on peut perdre pied, comme c’est compliqué pour les aidants également. Cette période remet de l'ordre dans mes priorités.


Je décide de dire stop, je n’ai plus envie de faire semblant, ce métier n’a plus de sens pour moi, je ne m'y épanouis plus. Je veux être moi-même, en accord avec mes valeurs, me sentir utile. J’ai grandi, j’ai changé, mes aspirations ont changé, ma situation a changé, j’ai envie d’un métier qui s’inscrit dans mon projet de vie, et pas de deux vies qui me paraissent aujourd’hui incompatibles.


La sophrologie, comme nouvel avenir.


Je lâche donc mon job, et s’ensuit une phase de réflexion intense. Je prends mon temps, l’avenir est un grand point d’interrogation. Je me vide la tête au sens propre comme au sens figuré : je fais du sport, je prends du temps pour moi, je profite de mes enfants, et je pose sur le papier toutes mes cogitations : ce que je n’ai plus envie de faire / ce que j’ai envie de faire, ce que j’ai aimé faire / ce que je n’ai pas aimé faire, les valeurs qui m’importent, ce qui me donne envie de me lever le matin, les activités qui me plaisent, mes ressources… Je reprends le bilan de compétences que j’avais effectué quelques années auparavant, j’identifie mes qualités, mes besoins.


Les métiers de la relation d’aide, de l’écoute, s’imposent à moi comme une évidence : ils cochent toutes les cases, l’envie sincère d’aider, d’être utile, de travailler à mon rythme, d’être en contact avec des gens, de travailler en collaboration avec des équipes pluridisciplinaires, et de mettre à profit mes qualités relationnelles, mon sérieux, mon empathie. Le public senior m’intéresse tout particulièrement, j’aimerais pouvoir apporter ma pierre à l’édifice en les accompagnant pour une vie quotidienne plus douce. J’ai découvert la sophrologie au cours de mes grossesses, et cet accompagnement m’avait aidé dans des périodes stressantes de ma vie. La méthode, les outils, le temps pour soi, le bien-être apporté, la conscience de vivre le moment présent, tout m’avait plus dans cet accompagnement. En creusant dans cette voie, je me rends compte que de nouvelles formations certifiantes existent, qu’elles peuvent être effectuées sur des temps plus courts que deux ans, et que ces formations existent aujourd’hui en province. Je me renseigne donc sur cette école basée à Paris qui forme exclusivement au métier de sophrologue (Institut de formation à la Sophrologie) et qui propose des sessions de formation à Rennes. Je contacte bon nombre de sophrologues qui ont suivi ce parcours et qui sont aujourd’hui installés, je leur pose toutes mes questions, sur leur métier, leur quotidien, leurs difficultés, leurs retours…. Cela confirme mes attentes : je sais maintenant que c’est ce métier que je veux exercer : sophrologue.


La décision est prise, je me lance ! Quel bonheur de pouvoir mettre à nouveau mon énergie dans un projet, un projet pour moi, et de me projeter dans l'avenir ! Depuis cette date, je me suis formée, j’ai effectué plusieurs mises en situations professionnelles, je suis en cours de certification et je me suis installée en tant que sophrologue libérale. J’ai adoré reprendre le chemin de l’école, apprendre un nouveau métier, rencontrer des personnes qui ont fait le même choix que moi. J’exerce mon nouveau métier depuis quelques mois maintenant. Je prends du plaisir chaque jour : dans la préparation de mes séances, dans les échanges avec les personnes que j'accompagne, dans la pratique de la sophrologie au quotidien, dans l’animation des séances, dans ma vie d’entrepreneur, dans mes démarches pour me faire connaître… J’essaye de donner le meilleur de moi-même dans tout ce que je fais, et je me dis que chaque petite graine semée pourra un jour germer. Je viens de me spécialiser dans l’accompagnement des seniors, c’était ma volonté depuis le départ, pour avoir une connaissance plus poussée de leurs besoins et de la manière dont je peux les accompagner. Je suis reboostée, j’ai plein d’idées, beaucoup d’envies. Ma vie familiale est à nouveau chamboulée par ce nouvel équilibre à trouver, mais je suis soutenue par mes proches : je suis confiante, bien dans mes baskets, et j’aborde l’avenir avec beaucoup de sérénité.


Voilà comment on passe de responsable achats à sophrologue : un arrêt sur image, une remise en question, un grand virage, un saut vers l’inconnu, puis une énergie positive ! Je suis aujourd’hui très fière du chemin parcouru, et je me sens alignée avec moi-même. Sophro power :-)))


Emilie Sautel




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